Une de nos sympathisantes nous a interpellés sur notre absence de communication par rapport à cette journée importante dans la communauté LGBTQIA+ en général et la communauté trans en particulier. Elle a bien fait ! Cette journée mérite d’être plus connue de toutes et tous.
Plus connue sous son acronyme anglais TDOR pour Trans Day of Remembrance, cette journée est « célébrée » chaque 20 novembre au cœur d’un mois traditionnellement attaché au souvenir et à la mémoire de nos disparu•e•s. Créée en 1999 pour honorer Rita Hester, une femme transgenre tuée dans le Massachusetts, cette journée marque la fin de la semaine de sensibilisation aux transidentités dans le but de faire connaître et comprendre les problèmes auxquels la communauté trans est confrontée, à commencer par la transphobie.
La transphobie désigne le rejet, le mépris ou la haine des personnes trans, rien de moins. Elle se distingue par une prévalence des agressions physiques et des discriminations. Les manifestations de transphobie peuvent être accentuées par les parcours médicaux et institutionnels parfois complexes auxquels les personnes trans sont confrontées. Cette année 2024 a été marquée par une libération de la parole transphobe dans les médias mais aussi par l’adoption au Sénat d’une proposition de loi controversée pour restreindre sévèrement la transition de genre chez les mineurs. Les personnes trans sont ainsi devenues des « sujets » clivants, cibles de politiques réactionnaires. Ils et elles méritent mieux !
Car il ne faut pas oublier que la transphobie tue. En quinze ans, le nombre de personnes trans tuées s’élève à plusieurs milliers, dont 130 rien qu’en Europe, et 16 en France (l’ONG Transgender Europe publie chaque année, pour le 20 novembre, une étude sur le nombre de personnes trans et non-binaires tuées à travers le monde). Mais ces chiffres sont l’arbre qui cache la forêt, ils ne témoignent pas de la réalité de la situation, sous-estimée. Dans de nombreux pays, les données manquent et les décès qui ne sont pas des meurtres mais intrinsèquement liés à la transphobie, comme peuvent l’être les suicides ou les overdoses, ne rentrent pas dans ce décompte. Il faut savoir que le taux de suicide est 7 fois plus élevé chez les personnes trans que chez l’ensemble de la population française.
Si on se focalise sur le monde du travail, 6% des français•e•s employé•e•s non LGBT+ sont encore « mal à l’aise » face à un coming out homosexuel contre 21 % face à un coming out trans (Enquête IPSOS-Autre cercle 2024).
Voilà, maintenant, vous savez pourquoi il est important de parler de cette journée. Il existe aussi une autre journée internationale mais qui elle est plus focus sur la visibilité trans, célébrée en mars.
Avant de se quitter, il est utile de se rappeler ce petit memento visant à créer un climat plus inclusif dans nos collectifs de travail.
Petit memento sur l’accompagnement des collègues trans
- On ne mégenre pas et on respecte le prénom choisi, on ne fait plus référence à l’ancien prénom
(« dead-name »).
– En interne, le prénom d’usage peut être changé sur les applications RH, la messagerie, les étiquettes de bureau, etc.
– A l’extérieur, pour des raisons de légalité, l’état civil d’origine devra continuer à être employé dans
les relations avec les tiers et les usagers tant qu’il n’aura pas été officiellement modifié. - On privilégie une information préalable de la hiérarchie (valable pour l’agente ou l’agent et son ou sa manager de premier niveau) et on se rapproche des services RH de proximité pour évoquer les
principaux changements qui s’imposeront (arrêt de travail pour raisons médicales le cas échéant,
modifications administratives, usage des espaces sexués comme les vestiaires ou les toilettes…) - On sensibilise le collectif de travail (uniquement si la personne fait son coming out trans).
- On peut s’appuyer sur les acteurs locaux de prévention, les référents Diversité locaux ou nationaux
des directions et l’association COMIN-G.