Cinéma : Sans jamais nous connaître (review all of us strangers)

Biographie ou fiction ? Qu’importe. Le cinquième long-métrage du réalisateur britannique Andrew Haigh nous dresse le portrait d’Adam (Andrew Scott, vu dans Pride), un jeune scénariste londonien rongé par l’ennui et la nostalgie vivant dans une tour immense dans la banlieue de Londres où le sentiment d’écrasement se fait sentir. Solitude et claustrophobie sont bouleversées lorsque l’alarme de l’immeuble retentit et qu’il fait la rencontre du seul voisin de l’immeuble (fantasme ou réalité ?). Cette rencontre va réveiller des souvenirs enfouis qui lui permettront d’avancer dans sa vie d’adulte, car l’enfant en lui est blessé et a besoin de se confier à ceux qui lui ont donné la vie. Sans jamais nous connaître évoque la relation passée et pleine de non-dit de cet homme vis- à-vis de ses parents.

Angoissé par un passé difficile auquel chacun de nous peut s’identifier, le principal protagoniste rend régulièrement visite à ses parents pour leur dévoiler sa vie actuelle, ses rencontres, mêlant flash-back issus de son enfance, où s’entremêlent à la fois des scènes imaginaires et réelles avec en filigrane un scénario écrit par le personnage principal pendant le film. Cette mise en abyme contribue à brouiller les pistes et entraîne les spectateurs/spectatrices dans l’esprit du personnage de manière subtile. Le sentiment général du film est que l’on ressort ému, touché et plein de compassion pour ce personnage introverti et plein de regrets.

Le personnage réécrit son passé lui permettant de se projeter dans l’avenir grâce à ce voisin, somme toute bien sympathique à tout point de vue (Paul Mescal, nommé aux Oscars 2023 dans la catégorie meilleur acteur, a décroché le rôle principal dans la suite de Gladiator).
Le parallèle entre deux époques (1984-2024) est astucieusement ficelé et montre les avancées de la communauté homosexuelle, le tube de Frankie goes to Hollywood, The Power of Love, sert de point de départ et fait le lien avec la techno digne d’un club de Berlin.

Le film est ponctué de séquences de confessions avec des gros plans sur les visages de ses jeunes parents incarnés à l’écran par Jamie Bell (Billy Elliott) et Claire Foy (The Crown). Le réalisateur parvient formidablement à nous rendre témoin de scènes touchantes entre Adam et ses parents.

Les avis du CA : Fred, Damien, Didier et Olivier ont beaucoup aimé, Alexis moins, il a un peu de mal avec le fait de réécrire une histoire en faisant parler ceux qui ne sont plus. Mais tous s’accordent à dire que les acteurs et actrice sont excellentes.

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