Quelques années après avoir réalisé “Lola Pater” ,oeuvre flamboyante où il s’attachait au destin d’une femme transgenre incarnée avec fougue par Fanny Ardant, le réalisateur franco-algérien Nadir Moknèche a tourné de nouveau en France un film généreux et sensible intitulé ” L’air de la mer rend libre”.
Sorti en salles mercredi dernier, ce film nous présente deux jeunes gens d’origine algérienne vivant à Rennes, Saïd et Hadjira, lui, homosexuel, dans le placard auprès de sa famille et amoureux de Vincent, elle, réfugiée dans la religion après des déboires sentimentaux et judiciaires. Ils acceptent à contrecoeur un mariage arrangé pour respecter la tradition et préserver l’honneur de leurs familles respectives.
Et c’est ensemble que ce jeune couple désaccordé et maladroit, couvé par le regard protecteur et chaleureux du metteur en scène, va cheminer vers la liberté, la liberté de choisir son destin, la liberté d’être soi-même … Chemin âpre et douloureux, avec parfois des moments drolatiques, mais qui débouchera sur une scène tendre et apaisée le long d’une plage bretonne.
C’est une oeuvre à la fois modeste et audacieuse, émouvante et délicate que nous propose Nadir Moknèche, chef d’orchestre d’un casting formidable porté par les charmants et gracieux Youssouf Abi-Ayad et Kenza Fortas. Un film d’une grande générosité qui nous met un peu de baume au coeur en ces temps si troublés.