Céline Sciamma réussit avec » Portrait de la jeune fille en feu », un beau film romantique, intense et fébrile, à la mise en scène épurée, consacré aux affres de la passion amoureuse et de la création artistique.
La cinéaste brosse avec délicatesse le portrait de deux jeunes femmes du 18 ème siècle que la vie va isoler pendant quelques jours dans un château situé sur une île sauvage, au large des côtes bretonnes. Marianne, jeune femme peintre, est mandée pour réaliser le portrait d’Héloïse, jeune aristocrate que sa mère, désargentée, espère, à l’aide de ce portrait, marier à un riche italien.
Marianne, maîtresse de sa destinée, et Héloïse, condamnée à vivre une vie qu’elle ne maîtrise et ne désire pas, vont tomber amoureuses et s’aimer pendant quelques journées de grâce arrachées à leur destin. Un amour qui, comme les émouvantes scènes finales le montrent, influencera profondément le reste de leurs jours.
La prometteuse Noémie Merlant, toute en finesse et en sensibilité, et la talentueuse Adèle Haenel, fougueuse et brisée, incarnent à la perfection ces deux héroïnes lumineuses d’un temps ou les arts permettaient parfois aux femmes de s’affranchir du carcan d’un monde dominé par les hommes.
Un film admirable, incandescent, à découvrir sans tarder !