Le cinéma de Fred

Enzo

Un film de Robin Campillo – Scénario de Robin Campillo et Laurent Cantet.

Sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes, Enzo est un drame social poignant réalisé par le lauréat de la Palme d’or, en 2008, pour Entre les murs.

Le film porte sur Enzo, 16 ans, qui a quitté le système scolaire afin d’entamer une formation d’apprenti maçon sur des chantiers à la Ciotat où il croise le chemin de Vlad et Miroslav, deux jeunes Ukrainiens. Malgré des débuts laborieux, Enzo s’endurcit, apprend le métier, et semble trouver une forme d’équilibre. Mais la relation ambivalente qu’il noue avec Vlad vient troubler ce cheminement fragile soulevant des questions à la fois professionnelles et personnelles. 

Issu d’un milieu aisé – le père est professeur, la mère ingénieure – Enzo peine à trouver sa place. Son choix de vie suscite l’incompréhension de ses parents, en particulier de son père, qui projette sur lui d’autres ambitions. Le conflit familial se transforme en miroir des tensions sociales plus larges : celles d’une jeunesse en quête de sens face à un monde en crise. 

Avec justesse et émotion, Enzo interroge les injonctions sociétales, les rapports de classe, la masculinité et les désirs naissants. Eloy Pohu livre une performance sensible et nuancée dans le rôle-titre, face à un Pierfrancesco Favino saisissant dans la peau d’un géniteur envahissant et autoritaire.

Un film lucide, qui scrute les failles de notre époque à travers le regard d’un adolescent en quête de repères, avec comme toile de fond le contraste des paysages de la Côte d’Azur et ceux de l’Ukraine.

Les Amants Astronautes de Marco Berger : une odyssée intime.

Pedro revient en Argentine pour passer des vacances avec ses amis. Ce retour aux sources ravive une complicité avec Maxi, un ami d’enfance tout juste sorti d’une relation hétéro tumultueuse. Les simples retrouvailles se transforment peu à peu en une valse ambiguë où regards et gestes s’attardent avec des silences qui en disent beaucoup. 

À mi-chemin entre bromance et passion latente, le film tisse une toile sensuelle où les frontières entre l’amitié masculine et l’attirance homosexuelle se brouillent. Marco Berger, fidèle à son style, joue avec la tension du non-dit et de l’intime, laissant le spectateur dans une zone de flottement délicieuse et parfois frustrante.

Les dialogues étirés trouvent leur force dans un usage subtil de métaphores astronomiques : constellations, orbites, forces gravitationnelles deviennent des images poétiques du désir qui grandit entre Pedro et Maxi. Cette langue symbolique, voire cosmique, confère au film une dimension à la fois onirique et intérieure, où les corps deviennent des planètes à explorer, des territoires inconnus à parcourir.

Malgré quelques longueurs et un rythme contemplatif qui pourraient en déconcerter certains, Les Amants Astronautes séduit par la justesse de son observation des liens affectifs masculins et par la pudeur sensuelle qui s’en dégage. Un récit d’exploration autant spatiale qu’émotionnelle, à la fois tendre, troublant et moderne.

Welcomin de Juin, welcomin des fiertés

Coucou !

C’est déjà le mois de Juin, le mois officiel des fiertés, en référence aux émeutes de Stonewall à New York en 1969.

Mais comme on aime bien faire un peu différemment, le thème de ce mois de juin 2025 sera consacré à la prévention et à la lutte contre les IST, pour s’aimer en toute sécurité (au moins de ce point de vue là).
Le welcomin aura lieu

le jeudi 5 juin 2025

à partir de 18h30

au Yono, 37 rue Vieille du Temple, 75004 Paris

Nous comptons sur ta présence et n’hésite pas à en parler autour de toi.

A jeudi !

Un 17 mai au sein des directions des ministères économiques et financiers

Aujourd’hui, à l’occasion du 17 mai, COMIN-G est pleinement engagée avec notre Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, son Secrétariat général-ministères économiques et financiers et les directions qui la composent pour lutter contre les discriminations LGBTphobes et celles qui s’y rattachent.

Le 17 mai tombe un samedi, qu’à cela ne tienne.
Le 15 mai, nous intervenions devant l’actuelle promotion des inspecteurs de l’ECOLE NATIONALE DE LA CONCURRENCE DE LA CONSOMMATION ET DE LA REPRESSION DES FRAUDES pendant qu’à Bercy nous étions mobilisés sur notre stand à Bercy. Toute au long de l’année, c’est plus d’une dizaine de conférences dans la plupart des établissements de formation initiale des agentes et agents du ministères pour les grades d’agents, contrôleurs et inspecteurs. Le prochain rendez-vous est à l’École Nationale des Douanes de La Rochelle le 18 juin alors que les nouvelles agentes et agents démarrent leur formation ce lundi 19 mai.

Hier 16 mai, à l’initiative de la DRFIP Direction Régionale des Finances Publiques des Bouches du Rhône et de la région PACA, l’association a animé une conférence sur la lutte contre la haine antiLGBTQIA+ et agir positivement pour l’inclusion de toutes et tous.


A la Direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), la promotion de cette journée a pris la forme d’un message fort à l’adresse de l’ensemble des personnels. Bravo et merci !


Et enfin, c’est l’occasion de saluer une initiative locale programmée le 20 mai dans tous les restaurants administratifs de l’Oise : le repas arc-en-ciel. La première édition l’an dernier s’était déroulée à Compiègne, cette année, c’est l’ensemble des restaurants qui reprennent cette action ! Bravo à toutes celles et tout ceux qui prouvent qu’avec un peu d’imagination, ce n’est pas si compliqué de faire des actions solidaires pour la visibilité et l’inclusion.
Bien sûr, le vivre ensemble, c’est bien au delà de cette seule journée, mais c’est toujours important de marquer le coup à l’occasion de cette journée mondiale.

Un grand merci donc à toutes celles et tout ceux qui se mobilisent et luttent, de façon visible ou en coulisse, pour faire vivre la diversité et l’inclusion au sein de nos collectifs de travail.

Welcomin’ Mai 2025 : Fêtons le 1er mai avec du muguet.

Aloha !


Mai sans rose, rend l’âme morose ! 

Mai, c’est aussi le mois des jours fériés, du retour des festivités en extérieur, de l’arrivée des fleurs au balcon et dans les jardins, de la dégustation des fraises au sucre ou à la chantilly – ou les deux, de la fête des mamans, des terrasses et bars et selon l’adage populaire Mai est le mois parfait pour n’en faire qu’à sa tête.

Nous vous proposons donc de nous retrouver le Jeudi 1 mai à partir de 18h30 au bar le Yono.

Laissez-vous ensuite guider pour retrouver la joyeuse assemblée de Comin-G ! Vous trouverez également ci-dessous quelques recommandations pour profiter au mieux de ce moment de détente.

Vos ami.e.s et vos proches sont également les bienvenu.e.s à cet événement !

A bientôt,

Le cinéma de Fred : Sebastian de Mikko Mäkelä

Sebastian, premier long-métrage du réalisateur finlandais Mikko Mäkelä, explore le milieu de l’escorting gay en évitant les clichés habituels des films traitant de la prostitution.

Max Williamson, jeune écossais vivant à Londres, travaille en tant qu’écrivain free-lance pour un magazine littéraire. Afin de financer ses projets, il entame une double vie, celle d’Escort boy et ne tarde pas à faire de nombreuses rencontres. Max se sert de ses expériences avec les clients pour rédiger nouvelles, articles mais surtout son futur premier roman en utilisant le pseudonyme de « Sebastian ». Le ton employé et les sujets traités par le jeune écrivain attirent l’attention de ses éditeurs qui veulent lui confier l’interview de l’écrivain Bret Easton Ellis (auteur d’American Psycho), son romancier favori. Rapidement, Max se heurte à la difficulté de concilier sa vie d’écrivain et celle d’Escort boy tant sur le plan professionnel que sur le plan personnel. Les limites du « métier » font rapidement surface avec son lot de mensonges, de manipulation et de jalousie.

Le film est touchant et réaliste grâce en grande partie à l’interprétation très juste de Ruaridh Mollica qui incarne à merveille un escort boy sensible et attachant. Sourire timide, visage angélique et regard espiègle sont des atouts formidablement bien mis en scène par la caméra du réalisateur révélant ainsi les différentes facettes et émotions du personnage. Max est tantôt audacieux tantôt fragile et ses traits de caractère sont renforcés par l’utilisation de gros-plans accentuant les regards séducteurs.

La représentation du milieu de l’escorting se manifeste également par le recours aux scènes extérieures tournées de nuit à Londres et à Bruxelles mais également avec les taxis transportant Max/Sebastian dans ses aventures nocturnes. Le réalisateur détaille minutieusement les codes qui régissent les rapports sexuels tarifés et les rencontres avec les clients sans exagérer en insérant les éléments caractéristiques de la vie d’Escort comme les invitations aux dîners mondains, les conversations autour d’apéritifs dans des hôtels grand luxe, l’expérience de petit ami et l’application de rencontres). Le réalisateur évite le piège qui consisterait à proposer un film basé uniquement sur le côté voyeuriste et pornographique.

L’autre élément particulièrement intéressant du film tient à la mise en abyme, à l’image de poupées russes, imbriquant l’œuvre du réalisateur, le roman du protagoniste principal (Max) et les multiples références artistiques, littéraires, musicales, distillées çà et là, reflétant les différents traits du personnage.

Somme toute, le film du réalisateur et le roman du protagoniste agissent comme des journaux intimes que le spectateur est invité à parcourir.