WelComin’ du jeudi 4 décembre 2025

Hello à toutes et tous,

En ce mois de décembre, nous vous proposons de partager un moment convivial lors du Welcomin’ d’avant Noël !

 Thème du quiz : les boules et balles sous toutes leurs formes… À vous de deviner de quel sport ou de quelle activité il s’agit !

Pour participer, rien de plus simple : rejoignez-nous au bar Le Yono,
37 rue Vieille-du-Temple, 75004 Paris
(Métro ligne 1 : Saint-Paul ou Hôtel de Ville)

Jeudi 4 décembre 2025, à partir de 18h30

Nous vous attendons nombreuses et nombreux ! N’hésitez pas à inviter vos amis : l’évènement est ouvert à toutes et tous.

Petit rappel : Le repas de Noël aura lieu le 12 décembre 2025. Pour vous inscrire, rendez-vous sur la publication dédiée et cliquez sur le lien.

À très bientôt ! 

Repas de Noël du vendredi 12/12/2025

Bonjour à toutes et à tous,

Le repas de Noël de COMIN-G est un moment convivial important pour notre association et ses membres.

Cette année, nous aurons le plaisir d’être accueillis par le restaurant Thaï Royal le vendredi 12 décembre 2025, au 97 avenue d’Ivry, 75013 Paris.

Pour nous aider à organiser cet événement, merci de vous inscrire en payant en ligne (30 €) à cette adresse :

https://www.helloasso.com/associations/comin-g/evenements/repas-de-noel-2025

Si vous ne souhaitez pas laisser de pourboire à Helloasso, cliquez sur modifier puis cochez la case « ne pas laisser de pourboire » lors du paiement.
 

Si vous avec un régime particulier, veuillez nous envoyez un mail à contact [arobase] comin-g [point] org

Nous vous encourageons à vous inscrire rapidement, le nombre de places étant limité.

Veuillez noter que le remboursement ne sera possible qu’en cas de force majeure.

Le jour du repas, n’oubliez pas d’apporter un petit cadeau de faible valeur pour amuser les convives.

Au plaisir de vous retrouver pour ce moment festif,
L’équipe COMIN-G

Ciné & Séries par Fred

Une bataille après l’autre : Une révolution à retardement

Pour son dixième long métrage, Paul Thomas Anderson (There will be blood, 2007) pose son regard sur la frontière américano-mexicaine et signe une œuvre hybride : entre road movie et film révolutionnaire délirant. Sur cette ligne de tension se déploie The French 75, un groupe d’activistes contemporains bien décidés à libérer les migrants enfermés dans des camps ; à dynamiter des symboles du pouvoir ; et à s’attaquer au système bancaire avec une détermination mortelle. Au sein du groupe, se détache un couple improbable : Perfidia Beverly Hills — braqueuse incontrôlable et impulsive (interprétée par Teyana Taylor), et Bob Ferguson, artificier dépassé par les événements (campé par Leonardo DiCaprio). 

En parallèle, Perfidia entretient une relation ambiguë avec le colonel Steven J. Lockjaw (Sean Penn), chargé de sa traque. Entre eux, tout n’est que pulsions et violence, un affrontement charnel dénué de toute vraie rencontre entre leurs univers irréconciliables. Le film joue justement sur cette ambivalence — une farce doucereuse où l’on ne sait jamais trop s’il faut rire ou frémir de peur.

Sous ses airs d’action débridée et de provocation permanente, Anderson livre une satire politique à peine voilée : critique de la politique migratoire de Donald Trump, mais aussi réflexion sur l’immobilisme d’un monde dominé par les mêmes figures de pouvoir.  La manière dont l’establishment manipule l’opinion afin de discréditer le mouvement insurrectionnel, se révèle très perspicace : elle est certes familière mais toujours dérangeante.

Leonardo DiCaprio s’y révèle inspiré et doté d’une aisance jubilatoire face à l’utopie tragique du projet, tandis que Sean Penn incarne un colonel américain hallucinant, caricature grotesque et subjuguante du pouvoir militaire. Côté féminin, Regina Hall est remarquable en Deandra, personnage discret mais essentiel, gardienne d’un secret central au récit. La virtuose mise en scène entraîne le spectateur haletant dans une course effrénée où le burlesque côtoie la tragédie. L’une des scènes finales, tournée sur la route, s’impose comme un adieu au road movie classique, lequel est désormais contaminé par la confusion culturelle et morale du monde contemporain. Avec ce film à la fois drôle, corrosif et sinueux, Paul Thomas Anderson signe une œuvre à la fois politique et divertissante, portée par des personnages explosifs. Une bataille après l’autre se déploie comme une fable baroque et déjantée sur la révolution, la manipulation et la dérive du pouvoir, portée par un rythme effréné et des figures intensément humaines. 

Considérer le film comme un simple manifeste idéologique serait dommage : Anderson y montre surtout que, à chaque époque, nous combattons un ordre établi qui peut changer de visage ou de forme, mais sans renoncer à ses réflexes structurels de domination.

Boots : Ne pas dire, ne pas voir

La série Boots, disponible sur Netflix, met en scène Cameron Cope, un jeune homme homosexuel qui s’engage dans un camp d’entraînement militaire avec l’objectif de changer de vie et d’échapper à sa mère, une femme étouffante et manipulatrice. Accompagné de son ami Ray, il plonge dans un univers brutal, machiste, homophobe, misogyne et violent, où il doit dissimuler son orientation sexuelle pour survivre, et où la moindre faiblesse devient un danger.

Sous la pression constante, Cameron subit brimades, humiliations et mépris, notamment de la part du sergent Sullivan, personnage paradoxal qui exprime une haine féroce de l’homosexualité — figure centrale de la série.
Le camp se présente comme une machine à broyer l’individualité et la sensibilité, cherchant à transformer ces jeunes recrues en armes humaines, dépourvues d’émotion. Les supérieurs évoquent d’ailleurs le sergent Hartman du film culte de Stanley Kubrick, Full Metal Jacket : même autorité brutale, même langage humiliant, même obsession de transformer de jeunes hommes en machines de guerre dénuées d’émotion.

Les premiers épisodes, un peu hésitants entre comédie et drame, laissent ensuite place à une narration plus dense et plus émotive. Le spectateur s’attache progressivement à Cameron et à sa lutte pour préserver son identité au milieu de l’endoctrinement et de la violence institutionnelle.
Au-delà du thème de l’homosexualité, la série aborde les notions de passage à l’âge adulte, de camaraderie et de fraternité virile, souvent ambivalente.

Les seconds rôles sont particulièrement réussis :
– Angus O’Brien (Hicks), excellent en soldat aux idées aussi farfelues qu’extrêmes ;
– Vera Farmiga, touchante et irritante en mère étouffante ;
– Blake Burt et Brandon Tyler Moore, les frères Bowman, incarnent avec justesse la devise militaire : « Kill the boy, let the man be born. »

Cette phrase résonne avec la politique américaine du Don’t ask, don’t tell, instaurée officiellement en 1993 mais déjà pratiquée officieusement sous l’ère de George H. W. Bush (période à laquelle la série se déroule). Elle permettait aux homosexuels de servir dans l’armée à condition de taire leur orientation. Cette loi, mise en place sous Bill Clinton et Colin Powell, imposait un silence forcé, sous peine d’exclusion.
Entre 1993 et son abrogation en 2011, sous l’administration Obama, plus de 14 000 militaires ont été contraints de quitter l’armée pour avoir enfreint ce pacte du secret. La série s’inspire d’ailleurs directement du mémoire autobiographique The Pink Marine (2015) de Greg Cope White, sur lequel elle se fonde. L’esthétique et la mise en scène rappellent clairement Full Metal Jacket de Stanley Kubrick : dortoirs alignés, discours militaristes, et cette même tension entre discipline, humiliation et déshumanisation.

Enfin, Boots assume pleinement son regard homoérotique sur les corps masculins, tout en soulignant la violence du rejet que subissent les homosexuels dans des milieux virilistes.
Une série imparfaite, parfois maladroite dans son ton, mais nécessaire et courageuse, qui met en lumière la difficulté d’exister et d’aimer dans un système qui nie la différence.
La preuve que cela dérange : le secrétaire américain à la Défense a déclaré que la série était une « ordure woke ».

Le Narcisse noir : passion et vertige

Le Narcisse noir, adapté du roman de Rumer Godden, est un film de Michael Powell et Emeric Pressburger, réalisé en 1947. Il raconte l’histoire d’un groupe de cinq nonnes de l’Angleterre postcoloniale, envoyées par leur ordre dans un ancien palais perché sur les hauteurs escarpées de l’Himalaya, autrefois harem d’un rajah. Là-haut, les éléments naturels sont extrêmes, et les communautés locales, aux mœurs païennes, mettent leur foi et leur mission à rude épreuve.

Grâce à l’intermédiaire d’un aventurier anglais, elles parviennent à établir un contact avec la population, notamment avec un jeune prince désireux de s’instruire et d’enrichir ses connaissances. Sous la direction de la sœur supérieure, Sœur Clodagh (interprétée par Deborah Kerr), les religieuses entreprennent de transformer le palais : elles y ouvrent une école, un dispensaire, et cherchent à y instaurer leur vision spirituelle du monde. Mais bientôt, le lieu, chargé d’une sensualité latente, exacerbe les tensions intérieures.
Entre passion et dévotion, foi et tentation, les nonnes se voient peu à peu confrontées à leurs désirs enfouis, symbolisés notamment par la présence troublante d’une jeune fille indienne incarnant la passion et l’érotisme.

Les couleurs sont flamboyantes, la cinématographie à la fois somptueuse et oppressante. Certaines scènes sont devenues cultes, comme celle de la cloche suspendue au bord vertigineux d’une falaise. Le film est une véritable œuvre d’art, convoquant de multiples références picturales : Fragonard pour la luxuriance sensuelle et mythologique des paysages, Georges de La Tour pour l’intimisme des scènes d’intérieur baignées de lumière, ou encore Turner pour le romantisme dramatique et les puissances atmosphériques qui traduisent la dureté de la nature.

Le Narcisse noir confronte la nature à la raison, la religion aux croyances ancestrales. L’odeur du narcisse noir, le trouble des sentiments, le passé qui resurgit malencontreusement à cause des lieux originels, la tentation contenue dans le rouge d’une lèvre maquillée, les peintures gravées de femmes dansantes sur les murs, le tambour obsédant — symbole de la montée du désir —, tout concourt à faire de ce film un drame vénéneux où la spiritualité bascule dans la folie.

Étrange et fascinant, ce chef-d’œuvre parvient à recréer la majesté de l’Himalaya alors même qu’il fut entièrement tourné dans les studios de Pinewood, en Angleterre.

WELCOMIN’ DE NOVEMBRE

WELCOMIN’ DE NOVEMBRE Jeudi 6 novembre 2025 à 18h30 – PARIS

“Pas besoin de massue pour briser la glace !”

L’automne s’installe, et Comin-G remonte le temps…jusqu’à l’âge de pierre !
Pas besoin de massue pour briser la glace : il suffit d’un sourire et d’un verre à la main

Viens retrouver la tribu Comin-G pour une soirée conviviale, inclusive et pleine de bonnes ondes, au cœur du Marais.
Rencontres, échanges, rires, nouvelles têtes (et vieilles pierres) t’attendent au Yono, notre grotte urbaine préférée !

Dress code : préhistorique chic (mais pas obligatoire)
Entrée libre, consommation sur place

Rejoins-nous pour un voyage dans le temps version Comin-G, où le feu de la convivialité ne s’éteint jamais !

Jeudi 6 novembre 2025 à 18h30
Bar Le Yono – 37 rue Vieille du Temple, Paris 4e
Métro Saint-Paul ou Hôtel de Ville (ligne 1)

Comme d’habitude, tout le monde est bienvenu(e), parle-en autour de toi et n’hésite pas à convier tes ami•e•s et proches, nous les accueillerons avec plaisir. Au plaisir de te retrouver !

Le cinéma de Fred

Boy Erased : Lutte contre les thérapies de conversion.

Boy Erased, (2018) drame biographique réalisé par Joel Edgerton (réalisateur de The Gift et acteur vu dans Gatsby et Star Wars), s’inspire des mémoires de Garrard Conley, qui raconte son expérience dans des centres de thérapie de conversion. Le film suit Jared, interprété par Lucas Hedges (Manchester by the Sea), fils de pasteur, envoyé malgré lui dans un centre après avoir été outé à la suite d’une agression sexuelle.

Le film décrit avec force la brutalité de ces centres : humiliations publiques, violences morales et physiques, endoctrinement sous couvert de bienveillance. Dans ce centre, tout est fait pour effacer ce qui est perçu comme des comportements « déviants » : posture, manière de parler, expressions. Les participants subissent des confessions humiliantes et des violences psychologiques, verbales, voire physiques, sous couvert d’une prétendue « réorientation » vers l’hétérosexualité. Si cette dénonciation est nécessaire et puissante, la mise en scène souffre d’un certain manque de souffle et de rythme, qui atténue l’impact émotionnel.

La présence de Xavier Dolan et Troye Sivan, figures emblématiques de la scène LGBTQIA+, semble davantage symbolique que narrative. La bande-son, incluant des morceaux de Sivan, accentue cette impression d’effet médiatique plutôt que de véritable profondeur artistique.

Malgré un rythme parfois inégal, le film conserve une forte puissance dramatique et a le mérite de dénoncer une réalité préoccupante : la persistance des thérapies de conversion aux États-Unis. Pour une exploration encore plus approfondie, le documentaire Pray Away est vivement recommandé. Pour votre information, les thérapies de conversion sont interdites en France seulement depuis 2022 et aux États-Unis, ces centres sont interdits dans une vingtaine d’états.

Downton Abbey: The Grand Finale (2025) – Une élégante révérence pour une saga culte.

Avec ce troisième long-métrage, succédant aux films de 2019 et 2022, l’univers de Downton Abbey tire définitivement sa révérence. Cette ultime œuvre cinématographique prolonge l’épopée de la famille Crawley et de leurs domestiques, nous replongeant avec soin dans le faste — et les bouleversements — de l’aristocratie anglaise du début du XXᵉ siècle.

Toujours orchestré par Julian Fellowes, créateur de la série originale, et réalisé par Simon Curtis, le film conserve la formule qui a fait le succès de la série Downton Abbey : un récit choral maîtrisé, où une multitude de personnages évoluent sans jamais se perdre dans des intrigues secondaires superflues. Cette capacité à conjuguer richesse narrative et clarté dramatique reste l’un des principaux atouts de la saga.

L’intrigue se recentre sur Mary Crawley (Michelle Dockery), récemment divorcée d’Henry Talbot (Matthew Goode) et désormais marginalisée par sa propre classe sociale. Ses parents, aidés de sa sœur Édith, s’unissent pour lui redonner sa place et assurer la pérennité de Downton Abbey en la désignant héritière légitime. La transmission du domaine demeure ainsi l’enjeu central, symbole de la série depuis la disparition de Matthew (Dan Stevens).

En toile de fond, le film continue d’explorer l’Histoire avec un grand H : le Titanic, la Première Guerre mondiale, la révolution russe ou encore la grippe espagnole servent de repères chronologiques à cette fresque historique. L’ombre bienveillante de la Comtesse douairière (absente dans le film suite à la mort de Maggie Smith – interprète mémorable), plane sur le film, apportant émotion et nostalgie à cette conclusion.

Ce Grand Finale ressemble parfois moins à un film qu’à un hommage vivant : clins d’œil, flashbacks et éléments musicaux ou visuels ponctuent le récit pour rappeler aux spectateurs fidèles les grands moments de la série. On ressent une véritable complicité entre les acteurs, comme lors d’une réunion de famille à l’écran. Le résultat est un adieu touchant et digne à une série devenue emblématique.

Harold et Maude (1971) – Une célébration improbable de la vie.

Harold et Maude, réalisé par Hal Ashby, est un film culte des années 70 qui célèbre la vie là où on s’y attend le moins.

L’histoire suit Harold (Bud Cort), un jeune homme issu d’un milieu aisé, écrasé par une mère autoritaire et contrôlante. Pour s’en libérer, il adopte un comportement extrême : simuler des suicides de manière toujours plus absurde et théâtrale. Fasciné par la mort, il préfère les enterrements aux fêtes et se tient à l’écart des jeunes de son âge.

C’est lors d’un enterrement qu’il rencontre Maude (Ruth Gordon, oscarisée pour Rosemary’s Baby), une femme de 79 ans excentrique, libre et pleine de joie de vivre. Volant des voitures, défiant les règles et habitant une maison bohème remplie d’objets insolites, elle incarne l’instant présent et la liberté absolue. Peu à peu, Maude entraîne Harold dans des aventures décalées : replanter un arbre qu’elle a elle-même déracinée en pleine ville, explorer le monde autrement, défier les conventions.

Leur relation, à la fois touchante et drôle, mêle tendresse, humour et émerveillement. Maude apprend à Harold à aimer la vie et à se libérer de ses obsessions morbides, révélant peu à peu sa propre joie de vivre.

Aujourd’hui un peu oublié, Harold et Maude mérite amplement d’être (re)découvert. Le film bouscule les normes, notamment en abordant une histoire d’amour entre deux personnes séparées par plusieurs décennies, tout en restant délicat et lumineux. Ruth Gordon, loin de son rôle sombre dans Rosemary’s Baby, incarne un personnage profondément attachant. Un film qui pousse à réfléchir sur la vie, la mort, la liberté… et l’amour sous toutes ses formes.