Petits plaisirs de confinement

Pour éviter de se laisser engloutir par un océan de déprime, en ces temps difficiles de pandémie et de confinement, il peut être utile de voir ou de revoir, avec ravissement, deux pépites du cinéma LGBT, disponibles en VOD.

Tout d’abord, « Quand je serai star », film réalisé en 2004 par le romancier et cinéaste Patrick Mimouni, croisement audacieux et hilarant entre « Absolutely Fabulous » et le cinéma cérébral d’ Eric Rohmer. Soit les heurs et malheurs de Diane de Montalte ( dont le nom est déjà tout un programme !), actrice de théâtre parisienne chic et snob, furieusement déjantée, qui a érigé la futilité au rang d’art de vivre. Flanquée de sa meilleure amie Alice, peste patentée, et de son grand fils Marc, Diane, extravagante et irresponsable, confond allègrement rêve et réalité et, au milieu d’une faune frénétique et légèrement décadente, en est réduite à payer pour se produire sur scène, et occasionnellement à se prostituer. Marc, quant à lui, stewart, homo et séropo, terriblement beau et terriblement las des folies de sa mère, cherche sa voie en navigant d’un garçon à l’autre, déambulant avec une élégante nonchalance entre Paris et le Maroc, pays de son père.

Dans le rôle de Diane, la précieuse Arielle Dombasle étincelle en s’auto-parodiant avec jubilation, et ses dialogues très écrits avec Eva Ionesco ( qui incarne Alice, party girl rescapée des années 80 ) et Yvan Fahl ( qui interprète Marc et qui est également co-scénariste ) crépitent et font mouche à chaque fois. Si vous aimez l’humour queer et Arielle Dombasle, vous adorerez « Quand je serai star », petite perle méconnue du septième art follement drôle, glamour et décalée, nimbée d’une touche de mélancolie.

De mélancolie, il en est question aussi dans le très beau film réalisé en 2017 par Luca Guadagnino, scénarisé par James Ivory, « Call me by your name ». Grâce à ce film à succès, multi-récompensé, on fuira avec bonheur la morosité de ce printemps 2020 pour revivre les amours secrètes d’ Elio et Oliver sous le chaud soleil d’un été italien au début des années 80.

Œuvre lumineuse et élégiaque, portée par l’interprétation sensible et sensuelle de Timothée Chalamet et Armie Hammer, et par les paysages, les odeurs et les saveurs d’une Italie enchanteresse, elle est l’adaptation presque fidèle du beau roman proustien d’André Aciman, « Appelle moi par ton nom », publié chez Grasset, qu’il est urgent de lire, et que vous pourrez vous procurer dans votre librairie préférée dès que les jours heureux seront revenus.

En attendant, prenons soin de nous et que l’humour et la culture nous aident à vivre….

Pour marque-pages : Permaliens.

Une réponse à Petits plaisirs de confinement

  1. Nanc' dit :

    Super article Olivier!